mardi 3 avril 2018

A travers les plaines suffocantes de Caribe







Après notre période de repos intensif, des fourmillements sont rapidement apparus dans nos jambes et le seul traitement efficace que nous ayons trouvé, était de remonter sur nos vélos.



ce n'est jamais très facile et agréable de s'extirper d'une ville d'un million d'habitants avec sa banlieue beaucoup moins "romantique" que les quartiers à touristes. Mais cela fait partie de la vie des cyclos et le slalom entre les minibus qui vous coupent la route tous les 100 mètres






et autres charrettes de transport est un sport que nous maitrisons parfaitement.




les faubourgs prennent des airs un peu plus campagnards


et la faune reprend doucement ses droits


 Rapidement nous nous retrouvons sur des routes désertes


au milieu des vaste plaines marécageuse de la région Caribe qui en cette fin de saison sèche est complètement brulée par le soleil


 heureusement pour nous qu'il reste quelques téméraires entrepreneurs pour maintenir quelques restaurants et autres points de ravitaillement dans lesquels nous nous réfugions afin d’échapper à la chaleur suffocante.

 

et pour nous désaltérer à coup de grands verres de jus d'oranges fraichement pressés



quelques boulangeries plus loin


une station service nous permet de faire le plein 


de protéines pour le repas du soir


Arrivés à Maguangué la route s’arrête brusquement au bord du rio Magdanela (1558 kilomètres de long dont 1230 sont navigables). C'est également une ressource de pêche importante, même si malheureusement il est régulièrement pollué ( à lire ici un article sur la dernière fuite de pétrole ) ou ses écosystèmes mis en danger par l'introduction d'espèces invasives, comme les tristement célèbres hippopotames de Palo Escobar ( cliquez ci pour en savoir plus )



Pas facile de construire des routes dans la région ! 
on peut aisément comprendre pourquoi en regardant les méandres présents sur cette carte  de la région


Donc à l'heure actuelle le seul moyen de traverser ce dédale aquatique 


est de se rendre au bord du fleuve


et de trouver l'embarcation la plus fiable possible 


Juste le temps d'embarquer quelques motos et deux vélos et nous voilà partis pour une croisière sans retour


Nous croisons le bac qui permet de transporter les camions et voitures


le voyage est garanti sans danger, mais manifestement certains n'y croient guère, alors à défaut de gilets de sauvetage et autres bouées canard. Les têtes intelligentes se protègent.


en ce qui nous concerne, l'instant le plus critique est le débarquement de nos montures. Ils déchargent sans problème les motos ... alors tout devrait bien se passer avec nos vélos  


nous continuons notre progression au milieux de ces contrées marécageuses  asséchées


C'est sympa tous les kilomètres, ils nous ont installé des bornes de secours. Bon elles sont là que pour rassurer, car elles ne fonctionnent plus depuis longtemps


les choses les plus fiables sont souvent les plus simples et ces deux ne risquent pas d'interrompre leur partie à cause d'une panne de batterie ou d'une rupture de la connexion internet


le problème dans les paysages arides est le manque de végétation pour nous cacher les détritus au bord des routes


Brigitte est toujours au top de la forme et ne manque jamais une occasion de "ridiculiser" les cyclistes locaux 


en fin de journée nous arrivons à la casa del viajero






Santa Cruz de Monpós est une charmante bourgade endormie mais  classée au patrimoine de l'UNESCO.


 

La richesse de cette ville venait de sa situation au bord du Rio Magdalena qui permettait de stoker les réserves d'or et d’argent que les Espagnols prélevaient (ou volaient selon le regard qu'on porte sur l'histoire) sur "leur royaume".


Depuis les coffres se sont vidés de leurs précieuses cargaisons pour aller enrichir l’Europe


et il ne reste que c'est beaux bâtiments  témoins d'une époque faste pour certains



la révolution est-elle aussi passée par là  ? car le Che est toujours une valeur sûre pour dynamiser le commerce 


Les églises ont bien du mal à se remplir, si ce n'est lors de la semaine de Pâques où la ville est envahie par les processions en tous genres



le reste du temps la chaleur écrasante (39 C à l'ombre ) n'incite pas vraiment à s'agiter et une des manières de se rafraîchir est de s’étendre dans un hamac, à l’ombre d’un arbre, et d’attendre qu’un souffle de brise arrive du Magdalena.


ou de laisser voler son imagination, tout en parcourant à pas lents les rues dominées par les blanches façades à fenêtres grillagées.


même à la disco de Katia, il n'y pas foule


après deux jours d' oisiveté à bouquiner sur nos liseuses numériques en écoutant cette merveilleuse chanson de Jacques Higelin,  Cliquez et écoutez cet hymne à la paresse


nous reprenons la route étonnamment bien entretenue compte tenu du peu de trafic


le parcours est plutôt plat


si ce n'est les passages sur les ponts qui enjambent les cours d'eau


mais le plaisir n'est que de courte durée et la piste fait place à la route


le sable devient tellement mou que nous sommes obligés de pousser nos montures sur quelques kilomètres


au fur et à mesure que nous nous rapprochons du pied de la cordillère orientale


le paysage passe rapidement du jaune au vert lumineux


c'est à croire qu'ils savaient que Brigitte arrivait, ils ont fabriqué spécialement des panneaux pour lui indiquer la présence de ses animaux favoris


après des journées passées à rouler sur des routes quasi désertes, en arrivant à El Banco nous sommes vite noyés dans le chaos urbain et nous profitions de suivre les cyclos-pousse pour  nous frayer un chemin dans les ruelles



après avoir débusqué un hôtel à notre goût et dans nos prix



nous tentons une balade au bord du fleuve


il faut juste regarder loin à l'horizon et ne surtout pas trop baisser les yeux


la flotte fluviale est principalement composée de lanchas servant aussi bien au transport de marchandises, de passagers ou d’animaux 


mais on y trouve aussi des embarcations un peu plus hétéroclites comme cette dernière qui me semble être un pousseur de barges


nous nous sommes même fait dépassé par des bateaux à roues, mais ça c'est moins courant


Cela faisait longtemps que nous n'avions plus rencontré d'autres voyageurs et en arrivant à El Playon nous trouvons ce sympathique couple d'Allemands en balade pour un mois dans le pays 


après une superbe soirée à partager nos expériences


le lendemain nous ferons juste une étape ensemble, car ils continuent leur chemin vers Medellin en bus et nous vers Bogota à vélo


on passera la soirée chez Mary en espérant y retrouver aussi Joaquin 
 ils se reconnaitrons ;-)


avant de retrouver Damian James un jeune cycliste colombien qui en attendant à son tour de pouvoir réaliser ses rêves de voyages, accueille les voyageurs qui font halte dans sa ville


merci à lui et à sa famille pour nous avoir invités au Club Colombia pour une soirée Poker et à bientôt