mercredi 11 juillet 2018

La montagne Vinicunca ou l'arc en ciel de l'Ausangate

Cette fois-ci, on vous invite à partager un bout de chemin non pas à vélo mais à pied



depuis quelques jours, nous sommes à Cusco l'ancienne capitale de l'empire inca avant que les conquistadors ne viennent détruire la ville et y construire leurs églises 



Situé à 130 km de Cusco, on rejoint le point de départ du chemin qui permet d'accéder à 5000 mètres d'altitude au mirador



Pour nous la balade ne présente pas trop de difficultés. En effet ça fait tout de même un sacré bout de temps qu'on se promène à vélo chargé entre 3 et 4500 mètres d'altitude. Mais pour la majorité des touristes, en raison du manque d'oxygène et du soroche (mal d'altitude) le chemin est un long calvaire et ils sont nombreux à faire l'ascension à dos de cheval tout en prenant des feuilles de coca



Le site avait échappé au tourisme de masse, mais depuis 2016 de nombreuses agences l'ont ajouté à leur offre et maintenant on frise parfois la surpopulation. Ce spectacle naturel résulte de la composition minéralogique avec de l'argile pour le rose, le grès et le quartz pour le blanc, le marron pour le carbonate de calcium, le rouge pour l'oxyde de fer et enfin le souffre pour le jaune.



auparavant ce spectacle était caché par la neige et il s'est révélé au public que par l'effet du réchauffement climatique 



d'ici, si on a de la chance, on peut aussi admirer l'Ausangate cinquième plus haut glacier du Pérou, aussi nommé le gardien de Cusco.



ça ressemble aux Alpes  en Suisse



mais ici on est beaucoup plus rapidement à 5 ou 6000 mètres 



après avoir abandonné la foule au sommet, nous avons continué notre randonnée



en direction de la vallée rouge 



qui est un gigantesque gisement de fer 



et qui par effet d'oxydation colore en rouge toutes les montagnes environnantes



Dans cette vallée perdue, on trouve encore beaucoup d'éleveurs d'alpagas et de lamas



qui viennent faire paître leurs troupeaux dans les alpages verdoyants



Un grand projet est actuellement en cours pour classer 126 000 hectares comme réserve naturelle.



La région de l'ausangate étant une source d'eau importante pour la région il est vital d'en prendre soin



  En accord avec les commutés de plusieurs villages, des réseaux d'auberges de hautes altitudes



ont commencés à être construits pour différents projets touristiques.



certaines images nous ont rappelé notre passage au Kyrgyzstan en 2015 



avec le spectacles de ces chevaux, vivant "librement" au milieux de ses vallées isolées 





ici on ne trouve pas beaucoup de fleurs,



  à part quelques variétés de cactus laineux (esposata lanata) appelés aussi le vieil homme péruvien en raison de ses poils blancs et dont les fibres servaient parfois à rembourrer les oreillers





les lamas vivent souvent plus bas et sont facilement reconnaissables par la longueur de leur cou. 



Voici quelques spécimens d'alpagas dont la laine est un produit de luxe



ces élevages produisent une laine de grande qualité 



mais également une viande succulente





en fin de balade, nous retrouvons les cultures de pommes de terres andines, les seules qui peuvent résister à de telles altitudes.







Après 6 heures de marche (une première pour Brigitte) nous retrouvons la civilisation


  
et son lot de désagréments



mais aussi les plaisirs de la table, avec un diner gastronomique à Cusco



Comme une envie de prendre un peu de hauteur



Depuis notre arrivée en Amérique du sud, nous avons pris progressivement de la hauteur et tutoyé les 4000 mètres d'altitude.



Mais au Pérou la cordillère blanche nous permet enfin de trouver des "routes" pour continuer à s'élever




A Huaraz, nous sommes presque à la maison avec notre hôtel juste en face du parc de Genève. La seule différence mineure, nous sommes à 3000 mètres au dessus du niveau de la mer


pour internet la vitesse de connexion ..... c'est parfois l'âge de pierre,  


mais pour l'humour, pas de problème ils ont de l'avance


Nous avons envisagé de troquer nos vélos contre un moyen de transport local, mais à nos âges il faut savoir être raisonnable, nous n'avons pas la carrure à jouer les Rambos


c'est donc à vélo que nous partons à la conquête des cimes


et ce n'est pas tous les jours qu'on prend la route du changement climatique, ça s'annonce chaud ....


Dès les premiers kilomètres l'asphalte disparait et cède sa place à une large piste en terre


malheureusement le passage des véhicules de tourisme font ressortir à la surface les graviers et rend la progression moins agréable pour les cyclistes


les alpages de fond de vallée sont déserts


ainsi que les abris de bergers


les kilomètres défilent doucement  au milieu des paysages de la cordillère blanche balayés par les vents glacés 


 nous n'avons pas vraiment l'impression de grimper 


malgré l'aspect aride on trouve régulièrement des zones marécageuses,



des rivières voir même des sources d'eau gazeuse que Nestle n'a pas encore commencé à exploiter



mais dans cet environnement hostile la nature trouve toujours moyen de nous réserver des surprises 


une forêt commence à apparaitre au loin


et nous découvrons ces plantes endémiques de l'Amérique du sud, les Puya Raimondii qui vivent pendant 60 à 100 ans et meurent après une seule floraison


elles ont tendance à disparaitre en raison de la bêtise humaine qui prend plaisir à y mettre le feu pour le plaisir de voir une immense torche, éventuellement justifiée comme étant une offrande à la Pachamama


Nous nous contenterons de les admirer et de prendre quelques photos


avant de continuer notre route.


Afin de trouver un coin pour planter nos tentes


car pour une fois nous avons un compagnon de route, Thibault, un jeune français qui est venu changé d'air avec son vélo


vous pouvez le suivre avec ce lien
https://www.facebook.com/LaTortugaNegra/



Après une nuit de rêve à 4600 mètres, le matin nous devons attendre le retour du soleil pour nous extirper de la chaleur de nos sacs de couchage  


et prendre notre petit déjeuner en compagnie des chiens de bergers 


une petite balade à la rivière voisine pour filtrer de l'eau pour le reste de la journée


une visite à notre voisine la bergère qui n'habite pas là pour son plaisir 


et nous voici de retour sur la piste pour rejoindre le glacier de Pastoruri situé à 5000 mètres


non il n'était pas à 5000 mètres de distance mais 5000 mètres d'altitude.
Dommage la route s'arrête seulement à 4800 !



Il reste juste une petite balade à pied, sur un chemin pavé, pour aller voir un résidu de glacier.



Normalement d'ici moins d'une dizaine d'années il devrait avoir complètement disparu



comme beaucoup d'autres régions du globe les Andes voient leurs réserves d'eau fondre à grande vitesse et l'avenir ne s'annonce pas radieux pour tout le monde


pour nous c'est la fête tous les jours 


au milieu de ces paysages à couper le souffle 



car même pour les petits jeunes, la raréfaction de l'oxygène se fait sentir jusque dans les jambes, surtout avec des pistes pas toujours faciles à négocier 

 


 sur le versant est de la cordillère, on trouve beaucoup de plaines marécageuses où poussent des mousses d'un vert éclatant



sur ce versant nous retrouvons beaucoup d'enclos de bergers


car malgré l'altitude les alpages sont riches et la production de fromage non négligeable



tout du moins en quantité, car pour la qualité ils devraient venir faire un stage du coté de Fribourg ou Gruyère


Notre deuxième bivouac à 4700 mètres sera encore mieux que le premier avec une vue imprenable sur  la Cordillera Huayhuash
 avec un ciel toujours aussi bleu. En revanche la nuit aura été fraiche avec une température frisant les -10 C



au petit matin après avoir avalé quelques tasses de café brulantes et une casserole de flocons d'avoine


nous nous remettons en selle pour notre dernière journée








durant ces deux jours nous croiserons quelques un des concurrents d'une course incroyable, l'Incadivide race.
Une course où les cyclistes roulent sans assistance et en autonomie pour la nourriture et l'hébergement, un truc de fou sur des parcours incroyables.



le seul point négatif est qu'ils n'ont pas vraiment le temps d'apprécier le panorama






Brigitte aura été incroyable de ténacité durant ces trois jours qui lui auront demandé de puiser au maximum de ces forces physiques et mentales pour arriver à dompter les difficultés avec son vélo de 42 kg sur des pistes en haute altitude. 


mais elle a été récompensée par une météo et des images dignes de ce qu'on trouve dans le National Géographique ou Géo Magazine 






un dernier passage entre les éboulis  


avant de retrouver les 20 km de bitume en descente pour atteindre Huallanca


où nous allons nous reposer avant de continuer au travers de ce pays merveilleux.